Le refus éditorial

Publié le par Aurélie Genêt

Voilà un bon moment qu'occupée par mes romans et autres nouvelles, je n'avais plus posté de billet ici. Il est temps de réparer cela avec ce qui pourrait plus ou moins passer pour un mot d'humeur, mais qui se veut surtout une réflexion sur le sujet. Sujet dicté par mon expérience du moment.

Je veux parler de quelque chose qui nous concerne tous, nous, auteurs rêvant de publication à compte d'éditeur: le refus éditorial.

Vous qui écrivez, qui voulez la reconnaissance que n'apporte pas l'autopublication, qui refusez de payer des publications à comptes d'auteur ou de permettre à de pseudo-maisons d'édition de faire des bénéfices sur votre dos, vous qui aspirez à une vraie collaboration avec un éditeur passionné qui saura améliorer votre ouvrage et le placer à la vente dans de bonnes conditions, vous qui ne voulez pas avoir à réaliser vous-même votre couverture ou hériter d'un dessin douteux mais pas cher... vous savez de quoi je parle.

Parce que nous passons tous par là. Ne nous leurrons pas: l'envoi à la maison d'édition rêvée débouchant sur un accord immédiat parce que votre manuscrit est génial tient de l'utopie (la qualité du manuscrit en question n'étant pas forcément en cause).

En général, au bout de longs jours à imprimer, perforer, relier, poster et de longs mois à attendre, vous en serez probablement à vingt manuscrits envoyés et dix refus reçus. Ou à peu de chose près. Malheureusement, la différence de nombre entre les deux ne tenant pas aux réponses positives, mais plutôt aux absences de réponse.

Nous passerons bien sûr sur le cas des réponses positives, ça existe, c'est la joie, le délire, le tout. Parfois le début d'une merveilleuse aventure, parfois plutôt la douche froide, mais cela est un autre sujet.

Quelle forme prend un refus?

Si vous avez de la chance, beaucoup, beaucoup de chance, que le comité de lecture n'avait rien d'autre à faire à ce moment-là, que la maison vient de se créer et reçoit encore peu de manuscrits, ou que votre manuscrit plaît assez pour que l'éditeur en espère quelque chose (et qu'il veuille bien s'en donner le mal sans se dire que, même si celui-là n'est pas mal, il en trouvera bien d'autres qui lui iront mieux), vous recevrez un refus argumenté.

Pour ma part, j'avoue n'avoir reçu de réponse argumentée que trois ou quatre fois, dont une seule pour laquelle ce n'était pas une explication brève mais toute une page.

Pour la réponse négative qu'il faut s'attendre à recevoir, c'est ça:

«Madame, nous vous remercions de l'intérêt que vous nous portez. Nous avons prêté toute notre attention à votre projet, XXXXXX. Malheureusement, en raison du nombre de manuscrits reçus, nous devons faire des choix difficiles. Malgré toutes ses qualités, votre manuscrit ne rentre pas dans le cadre de nos publications actuelles.»

Encore ceux-là sont-ils donnent une vague justification (on a trop de propositions, on ne peut pas prendre tout le monde. D'accord, évidemment, c'est même toujours le cas, inutile de le préciser. Mais, a-t-on envie de demander, pourquoi pas le mien plutôt qu'un autre, s'il a tant de qualités?).

En général, c'est même plus laconique, du genre:

«Après lecture de votre manuscrit XXXXXX, nous sommes au
regret de vous informer que nous ne le retenons pas pour publication.»

ou ça:

«Malheureusement, il ne nous a pas paru convenir à notre ligne éditoriale.
Nous regrettons donc de ne pouvoir en envisager la publication.»

Et à cette dernière réponse, vous vous dîtes: voilà l'explication, mon roman est trop original, il ne rentre pas dans la ligne éditoriale.

En réalité, c'est la réponse type la plus courante, l'excuse de la ligne éditoriale qui veut tout et rien dire. Pour l'auteur qui veut croire en son livre, cela ne le décourage pas quant aux qualités et il se dit que si l'éditeur avait publié dans le genre, il aurait pris son manuscrit. Mais si on y réfléchit, que signifie «ligne éditoriale»? Pas grand chose si ce n'est «ce n'est pas ce que l'on publie habituellement». Mais en quoi n'est-ce pas ce que l'éditeur publie actuellement? En quoi votre manuscrit diffère-t-il de la fameuse ligne éditoriale? Mystère.

Est-ce le genre pas assez défini, l'intrigue, le style, ou le fait que vous être un écrivain inconnu de province? Finalement, ça peut être n'importe quoi puisque rien sur le site de l'éditeur (que vous avez probablement consulté mille fois pour vous assurer que votre manuscrit pouvait convenir, ce qui vous semblait le cas en toute bonne foi) ne la définit clairement.

En réalité, il faut prendre ce refus pour ce qu'il est: un refus. Tout simplement. Sans autre explication. Un refus type, formulé poliment parce que les éditeurs sont quand même des commerciaux et qu'il n'est pas dans leur intérêt d'envoyer promener des gens qui sont aussi des lecteurs et donc des acheteurs.

Ne vous désespérez pas de ne rentrer dans aucune «ligne éditoriale», c'est juste une façon de parler et de vous dire qu'on ne veut pas de votre manuscrit.

Frustration et incompréhension

Si vous êtes auteur et que vous avez déjà été confronté des dizaines de fois à ce genre de réponse, vous en connaissez l'effet: c'est très frustrant.

Frustrant, parce que l'on ne comprend pas, frustrant parce que l'on songe que si on nous disait en quoi ça ne va pas, on pourrait le modifier sans problème, frustrant parce qu'on ne sait pas si tout est bon à jeter ou s'il suffirait tout simplement de changer un petit rien, un rythme, la fin, la forme des dialogues, ou que sais-je encore.

Frustrant parce qu'on a l'impression de perdre son temps, parce qu'on ignore s'il vaut mieux écrire tout autre chose ou reprendre le manuscrit qui serait prometteur (parce que, justement, ceux qui pourraient nous le dire ne précisent pas s'il est prometteur ou non).

Alors, voilà, on se retrouve avec tous ces refus, les larmes aux yeux parfois, s'il s'agit d'un manuscrit qui nous tenait à cœur, sans comprendre, sans savoir, tout seul face à l'échec.

Avec l'impression aussi de ne pas compter, d'être la dernière roue de la charrette du monde du livre (ce que confirment les ridicules droits d'auteur une fois publié), nous qui passons des mois voire des années à suer, à souffrir parfois sur nos feuilles blanches. Nous qui sommes les créateurs, nous nous retrouvons en place de quémandeurs.

Combien de potentiels excellents écrivains a-t-on dégoûtés de la sorte? Combien en a-t-on enterrés alors qu'il aurait suffi de les orienter pour avoir le nouveau succès de l'année?

Pourtant, il ne tiendrait qu'aux maisons d'édition que cela change, que les talents français se révèlent au lieu de se laisser engloutir par des succès étrangers venus de pays où l'édition fonctionne différemment (plus audacieusement?). Alors, oui, je sais, elles n'ont pas le temps, elles sont débordées par les manuscrits, dont beaucoup de mauvais, et ne peuvent répondre à tout le monde de façon argumentée. Ça prend du temps, et le temps, c'est de l'argent, l'argent est le nerf de la guerre et indispensable pour un entreprise. Je comprends bien. Mais serait-ce vraiment du temps perdu?

Si les premières maisons d'édition auxquelles l'auteur envoyait son manuscrit répondaient de façon construite, alors l'auteur en question pourrait reprendre son manuscrit, le travailler, l'améliorer, voire le jeter et recommencer au lieu d'en inonder au hasard tous les éditeurs trouvés sur le net parce qu'il ignore la raison du refus. Cela lui coûterait moins cher à lui aussi. Donc refus argumenté=moins de manuscrits.

Et puis, pourvu que cela soit bien organisé, cela ne prendrait plus de temps et prouverait que les manuscrits sont lus, ce dont l'auteur peut parfois légitimement douter (notamment - je parle d'expérience - quand il envoie un manuscrit à une maison qui en reçoit des centaines par jour, et que, envoi et réception compris, il a la réponse négative en une semaine et cela en période de Noël. Gros doute sur le temps qui a pu lui être accordé). Il suffirait d'avoir plusieurs réponses-types. Ce ne serait pas complètement personnalisé, mais cela donnerait une indication à l'auteur.

Propositions d'exemples de réponses

Ainsi, il existe quand même de grandes raisons qui font qu'on manuscrit est refusé. J'en propose quelques-unes. Bien sûr, je ne suis pas dans le milieu de l'édition et sans doute d'autres m'échappent-elles.

- style/qualité d'écriture à retravailler

- structure de l'histoire/incohérences

...

Mais aussi, des éléments indépendants de l'auteur qui l'autorisent à tenter sa chance ailleurs:

- ligne éditoriale (ça reste valable si, par exemple, un auteur envoie un romance historique à une maison de SF)

- nous avons déjà trop d'histoires proches

- le manuscrit est très bon, mais actuellement, nous en avons reçu de meilleurs et nous nous limitons à tant par an

- nous cherchons des fins heureuses/des ambiances plus sombres, etc.

- nous donnons préférence aux auteurs maison (c'est parfois vrai, et cela aurait le mérite d'être honnête)

...

Voilà tous des arguments qui pourraient très bien être tout prêts en lettre type et envoyés en fonction du manuscrit. Ce ne serait pas un bien gros travail en plus. Et surtout, à l'heure d'internet où il suffit de demander une adresse électronique, cela ne coûterait rien financièrement et pas plus de temps que de coller un timbre et d'écrire l'adresse sur une enveloppe pour envoyer une réponse type négative tout à fait inutile.

Amis lecteurs, si vous avez d'autres arguments possibles en tête, n'hésitez pas à les proposer. Qui sait, des éditeurs pourraient passer par là et s'en inspirer ;).

Petit éclaircissement après diverses discussions sur le sujet

j'ai peur de n'avoir pas été très claire dans ce billet, je vais donc essayer de l'être davantage.

Tout d'abord, loin de moi l'idée que l'éditeur doive relever les erreurs de l'auteur, le guider, essayer de le faire progresser juste par grandeur d'âme... Nous sommes bien d'accord, il a autre chose à faire.

Non, il ne s'agit pas de pointer les défauts du texte mais d'expliquer (très succinctement) pourquoi il ne le prend pas. Raison qui peut être toute personnelle d'ailleurs (s'il n'a pas aimé, par exemple, c'est clair. Il n'y a pas de raison objective, il n'aime pas, c'est tout, c'est son droit. Et il est logique qu'il ne publie pas quelque chose qu'il n'aime pas).

Je vais illustrer par un exemple, c'est encore le plus simple.

Il y a quelque temps, j'avais envoyé un conte à une maison d'édition jeunesse. J'avais vu ce qu'elle proposait sur des salons et je pensais rentrer dans la ligne éditoriale.

Je reçois une réponse négative. Après les politesses d'usage, l'éditrice me donne en une phrase unique sa raison, puis poursuit en me disant que je peux envoyer d'autres textes si j'en ai qui correspondent.

La raison était la suivante (je cite de mémoire): «Votre texte est trop métaphysique, nous cherchons des histoires plus terre à terre.»

Personnellement, si on me l'avais demandé, je n'aurais pas qualifié mon texte de métaphysique, mais de poétique. Mais cela n'a aucune importance. L'éditrice l'a ressenti comme tel, elle me le dit. Elle ne dit pas qu'il faudrait qu'il soit plus ci ou ça, qu'il y a telle ou telle erreur... c'est juste une constatation. Cela ne m'aide en rien pour corriger mon texte, par contre, je sais pourquoi elle ne le prend pas, je sais que même si je l'améliore, il sera inutile de le lui renvoyer, je sais qu'il sera inutile de lui envoyer un texte de même type. Elle me fait donc gagner du temps, de l'énergie, éviter la frustration de l'incompréhension, et se fait gagner du temps à elle aussi.

Pourquoi? Parce que, sans raison donnée, j'aurais très bien pu "améliorer" mon récit selon mes critères et le lui renvoyer parce que c'est un écrit que j'aime beaucoup; j'aurais pu l'inonder d'autres textes du même genre parce que je pensais que ça pouvait convenir et que cette petite maison d'édition me plaît.

Bref, cette simple réponse de quelques mots, pas plus longue ni plus coûteuse que la phrase-type, nous fait gagner du temps à toutes les deux.

Par contre, j'ai envoyé ce même conte à d'autres maisons d'édition qui, elles m'ont répondu par la fameuse phrase type. Et que vais-je faire une fois que j'aurai épuisé toutes les maisons qui me plaisent? Je retenterai ma chance auprès des premières, en me disant que c'est peut-être parce qu'elles en avaient trop du même genre en ce moment, pas assez de temps, des manuscrits mieux que le mien,... Cela va me prendre du temps, le coût de l'impression et de la poste, cela va leur prendre du temps aussi, parce que quelqu'un va ouvrir le paquet, y jeter un œil, se rendre compte ou pas qu'une version du même manuscrit avait déjà été lue, peut-être le relire quand même au cas où ça ait changé... En résumé, si la raison était que l'éditeur n'aimait pas ou que c'était trop métaphysique, ou trop compliqué, ou pas assez long, ou quoi que ce soit d'autre pour sa maison, nous allons perdre tous les deux notre temps. Alors qu'il aurait suffi de le dire en deux mots lors de la réponse pour éviter ça.

Voilà, voilà où je voulais en venir. Comme je le disais au début, ce n'est pas un billet d'humeur, mais une constatation, quelque chose que je trouve dommage, car plutôt simple à changer et qui pourrait être bénéfique pour tout le monde.

Mais cela reste mon avis personnel, bien entendu.

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A
Je suis d'accord avec toi, et c'est justement pour ça qu'il faudrait ne serait-ce qu'un tout petit peu plus de précision: parce que les éditeurs ne sont pas tous d'accord. Or, on ne peut pas deviner ce que chacun attend. Bien entendu, comme la plupart des auteurs, j'ai cherché des avis impartiaux avant de tenter les éditeurs, et c'est justement pour cette raison que les refus sont d'autant plus frustrants ou difficiles à comprendre. Alors après, l'éditeur fait son choix, selon ses critères: il n'aime pas ce que je fais? D'accord, après tout, c'est lui le maître chez lui, je ne peux pas le forcer à aimer. Mais quand les critères, on ne les connait pas, comment améliorer? On tente, et puis tant mieux si on tape juste, au hasard? Avoue que c'est du gaspillage. Il privilégie les auteurs connus? D'accord encore, après tout, c'est un critère comme un autre, mais qu'il le dise. Son quota annuel a été atteint? Parfait, mais le savoir, c'est savoir qu'on peut retenter l'année suivante et pas se dire que c'est perdu avec lui. Je ne critique pas le fait qu'il y ait une sélection, je ne critique pas plus les critères de cette sélection. Ce que j'aimerais savoir, ce sont justement ces critères pour pouvoir m'y adapter.<br /> Ces refus continuels sans la moindre explication découragent un très grand nombre d'auteurs, c'est vraiment dommage. Sur les petits salons, je croise une majorité d'auteurs autoédités par dépit, par dégoût d'un système opaque, ou qui, justement parce qu'on ne leur dit rien, cumulent les fantasmes négatifs sur l'édition (genre: ce n'est que copinage).<br /> Or, certains livres publiés ainsi, qui resteront donc pour la plupart confidentiels, sont très bons, meilleurs que certains autres publiés. Mais les auteurs ont perdu courage. Quelle perte! Et pour tout le monde: les auteurs, les lecteurs et aussi les éditeurs.<br /> <br /> Pour ma part, je n'ai pas l'intention de baisser les bras, et je continuerai inlassablement d'envoyer mes manuscrits, même si, devant une lettre type, j'ignore si je peux retenter un éditeur auquel j'ai déjà envoyé. Je sais que refus ne veut pas dire manque de qualité (mais sans argument, ça peut très bien vouloir le dire aussi. Comment savoir?). Mais j'essaie de me faire plus ou moins la porte-parole (ça paraît un peu prétentieux, je sais) de tous ceux que je croise.
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E
Coucou Aurélie !<br /> <br /> Je te cite : « Personnellement, j'aimerais un peu plus de précisions quant au type de refus, même si ce n'est qu'un axe grossier et général, ne serait-ce que pour savoir si c'est la peine de continuer sur ce roman ou pas. »<br /> Bien sûr que c'est la peine de continuer ! Surtout si tu aimes écrire ! Tu as la chance d'avoir déjà quelques lecteurs personnels pour t'aider et orienter tes corrections. Ils ont aimé donc d'autres aimeront ! Seulement, un éditeur doit effectuer une sélection parmi les textes reçus. Parfois il lui arrive de refuser des textes à potentiel parce que leur nombre de publications à l'année a été atteint… Ou à côté de ça ils ont eu un peu mieux ou un auteur plus connu, alors privilégie l'autre auteur même si son texte est moins bon…<br /> <br /> Aussi, j'ai souvent regardé les auteurs qui reçoivent des lettres argumentées de refus et les éditeurs disent rarement la même chose… Je pense que c'est simplement parce que chacun ressent un texte à sa façon. Il sera impossible de plaire à tout le monde et pourtant c'est ce qu'espèrent tous les auteurs et éditeurs ! Mais c'est vraiment utopique !<br /> <br /> Je comprends tout à fait ta frustration face à ça, je n'ai que très rarement soumis de textes à des éditeurs. C'est vrai que suite à une lettre type on se pose beaucoup de questions sur la qualité de son propre texte, mais il ne faut pas en faire un frein. À l'inverse, je dirais qu'il faudrait en faire un moteur… si beaucoup d'éditeurs refusent le texte, ça signifie qu'il faut chercher une faille…<br /> <br /> Une piste, au hasard, pour savoir si ton texte est vraiment bien : ton texte a-t-il marqué tes lecteurs ? Ont-ils cru à cette histoire au point d'avoir l'impression de la vivre ? Et au bout de plusieurs mois, se souviennent-ils encore du sentiment qu'il leur a évoqué ?<br /> Je pense que c'est une dimension très importante. Apprécier un texte veut tout et rien dire, mais en garder un souvenir vivace, ça c'est vraiment important ! <br /> <br /> Ensuite, je ne sais pas, mais tu as eu plusieurs expériences d'édition avec des éditeurs différents. Ils t'ont sans doute conseillée durant les correction, ils ont dû pointer des détails/erreurs récurrents dans tes textes. Peut-être même qu'ils t'ont donné une toute autre vision de ton propre texte... As-tu cherché dans ces expériences pour trouver un fil conducteur qui a mené à ces rectifications ? En as-tu parlé à tes lecteurs pour savoir si selon eux ces modifications étaient nécessaire et pourquoi ? Malheureusement, tous les auteurs n'ont pas eu la chance de tester les méthodes de différents éditeurs... Peut-être que cela pourrait t'inspirer pour un nouvel article (à moins que ça ne soit déjà fait) !<br /> <br /> Préférer aucune réponse à une lettre type... bon nous ne sommes clairement pas sur la même longueur d'onde !lol. Comme quoi, chacun de nous voit les choses différemment !<br /> <br /> Bonne soirée !
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A
Merci d'avoir partagé ton avis sur la question, Enroga.<br /> <br /> Je suis d'accord: je préfèrerais aussi avoir toutes les précisions dans le guide de soumission avant de dépenser temps et argent à envoyer pour rien. Seulement, il faut se rendre à l'évidence: les guides de soumission, quand il y en a, ne sont guère mis à jour. Et souvent, ils tiennent plutôt du "interligne double, tant de marge" (ce qui, à l'heure du traitement de texte, est un peu ridicule et une perte de temps supplémentaire à adapter le texte aux désidératas de chacun) qu'à de vraies précisions sur la ligne éditoriale. Ah si, j'ai vu une fois: "nous vous remercions de bien vouloir ne pas nous envoyer de manuscrits, nous avons nos propres circuits pour trouver des auteurs" ou quelque chose du genre. Surprenant, pas très agréable, mais ça a le mérite d'être clair et d'éviter de faire perdre du temps à tout le monde.<br /> Par contre, je peux affirmer d'expérience que, malheureusement, la plupart des petites maisons (pas toutes, ne généralisons pas, mais quand même un grand nombre) font comme les grandes (d'ailleurs, la lettre la plus argumentée que j'ai eue venait d'une maison déjà importante): réponse type ou pas de réponse du tout. Et cela même en ayant joint une lettre bien polie, détaillée et respectueuse. <br /> <br /> Personnellement, j'aimerais un peu plus de précisions quant au type de refus, même si ce n'est qu'un axe grossier et général, ne serait-ce que pour savoir si c'est la peine de continuer sur ce roman ou pas. J'ai écrit ce billet parce que je suis en plein dedans: mon manuscrit est fini, a été relu par plusieurs personnes dont je connais la qualité de critique, retravaillé. J'étudie soigneusement les exigences et les publications des maisons auxquelles j'envoie... et je reçois des retours négatifs sans avoir la moindre idée du pourquoi alors que ça me semblait (vraisemblablement à tort) leur correspondre. C'est frustrant parce que j'ai le sentiment qu'il ne doit pas manquer grand chose, que ce n'est pas si mauvais vu les retours de mes relecteurs, mais que j'ignore quoi corriger pour que ça corresponde à ces éditeurs, tout en sachant que, si je savais de quoi il retournait, je pourrais le faire. Je ne cherche pas à discuter avec les éditeurs, à essayer de les convaincre ou quoi que ce soit, juste à avoir une piste pour leur proposer quelque chose de mieux ensuite. Enfin, comme toujours dans mes articles, je donne un avis en tant qu'auteur, et surtout un avis complètement subjectif par rapport à mon expérience et ma situation propre, en supposant que d'autres connaissent les mêmes.<br /> Paradoxalement, mais c'est là tout personnel, je préfère presque pas de réponse du tout (même si c'est extrêmement irrespectueux et donne vraiment l'impression que les auteurs ne sont rien) qu'une réponse inutile.(en même temps, en tant qu'orthophoniste, j'ai l'habitude de la non réponse des caisses de sécurité sociale: pas de réponse sous 15 jours, c'est accepté. Alors, on fait comme si, et si en fait la non réponse était due à la perte des papiers en cours de route, on a la joie de recevoir des réclamations après coup ;)).
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E
Un dernier truc... personnellement, je m'indigne surtout contre ceux qui disent : si pas de réponse au bout de six mois, c'est que c'est négatif... L'auteur en est réduit à un simple... je ne saurai même pas qualifier en fait ! <br /> Et désolée pour le gros pavé mal présenté, le commentaire n'a pas accepté de prendre en compte mes différents paragraphes !<br /> Bonne journée !
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E
Je m'incruste pour mettre mon petit grain de sel...<br /> <br /> L'article est intéressant et j'ajouterai pour les raisons poussant les éditeurs à rendre des refus écourtés : éviter les réponses désobligeantes de certains écrivains imbus d'eux-même, car en gros si l'éditeur n'a pas aimé, c'est qu'il n'est pas bon, qu'il a rien compris au texte... Ou à l'inverse éviter que les auteurs n'envoient des textes que pour obtenir un argumentaire de la part de l'éditeur... <br /> <br /> Pour les exemples de réponses, ton idée pourrait être intéressante, mais encore une fois ça veut tout et rien dire. Moi on me répond : ton style est à retravailler et il il y a des incohérences... d'accord c'est un début, mais en quoi le style doit-il être retravaillé et quelles sont les incohérences... Bref, le problème n'est résolu qu'à moitié.<br /> Ou si la raison est "nous ne recherchons pas ce genre de texte actuellement". Pourquoi ne l'auraient-ils pas précisé dans le guide des soumissions ?<br /> <br /> Aussi, ce serait presque vu comme une invitation au dialogue entre éditeur et auteur. Le style est à retravailler, d'accord, mais en tant qu'auteur je veux savoir pourquoi, alors je renvoie un mail et en demande la raison... Seulement, j'ai reçu une lettre type parce que l'éditeur n'a pas de temps à me consacrer et mon mail risquerait de lui faire perdre encore plus de temps... c'est assez embêtant !<br /> <br /> Jusqu'à maintenant, j'ai toujours envoyé de réponses argumentées (et j'espère pouvoir continuer même si du coup le temps d'attente avant la réponse a triplé). En réalité, jusqu'à maintenant il y a un auteur auquel je pense envoyer une réponse négative type, car il a envoyé le texte sans rien dire : pas un "bonjour" ni de présentation, aucun mot dans le mail, simplement une pièce-jointe avec son livre... Bref, aucun dialogue, pourquoi travailler avec un tel auteur ?<br /> <br /> Aussi, les réponses type ne plaisent à personne, mais l'éditeur n'est pas un correcteur ou critique littéraire. Souvent ce sont les grandes maisons qui utilisent ce type de réponses, car leur réputation n'est plus à faire. Peu importe si quelques auteurs sont mécontents, ils savent très bien qu'ils seront submergés de textes malgré tout...<br /> <br /> Je pense vraiment qu'avant de rechercher des réponses à nos difficultés de publications auprès des éditeurs pour lesquels le comité de lecture est souvent composé de membres bénévoles, il faut avant tout se faire lire par des lecteurs lambda et voir leur ressenti. Puis, surtout, il faut lire d'autres textes et tenter d'analyser pourquoi telle scène fonctionne super bien et pas une autre...<br /> <br /> J'espère que mon commentaire ne sera pas trop mal accueilli, il n'a pas pour but de dénigrer le billet d'Aurélie, parce que bon sang ! mais c'est vrai que c'est réellement frustrant une lettre de refus type ! Mais il ne faut pas s'y arrêter, il faut reprendre du poil de la bête et demander autour de soi pourquoi un éditeur a pu refuser... D'ailleurs, beaucoup d'entre eux invite les auteurs à lire un ou deux textes de chez eux avant de demander une publication. C'est une excellente idée ! N'hésitez pas à lire les extraits gratuits présentés sur les sites internet etc. Vous pourrez vous faire une vague idée du style employé, de la présentation des dialogues, de la mise en page... peut-être que l'éditeur y sera attentif et que vous constaterez que finalement, telle ligne éditoriale/collection ne convient pas à votre texte...<br /> <br /> Voilà, voilà, désolée, je voulais apporter un grain de sel, finalement, c'est la salière complète que j'ai amenée ! <br /> <br /> Bonne journée !
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